Se reconstruire et s’épanouir à travers la pratique du volley-ball – Témoignage 2

Florence Le Déon, je suis au club Handisport Quimper Cornouaille depuis 2018 suite à une opération qui s’est mal passée. Avant je pratiquais le handball (en régionale), le VTT et la course à pied. J’ai aussi été présidente d’un club de hand à Bénodet.


J’étais responsable produits frais dans la grande distribution et aujourd’hui je suis en invalidité depuis maintenant un an. J’ai subi une opération du genou il y a 3 ans et cette dernière ne s’est pas bien passée, car l’os ne cicatrise pas. Depuis 3 ans, je galère avec ma jambe au point de ne plus pouvoir marcher. Je suis aujourd’hui en béquilles et je vais bientôt de nouveau me faire opérer. Je fais du kiné 3 fois par semaine, car sans cela je ne pourrais pas marcher du tout. 

Depuis combien de temps pratiques-tu le volley-assis ? 

Le volley-assis à démarrer en octobre 2018 au moment où je suis arrivée dans le club. La première année, nous avons fait 2 tournois en Bretagne, on jouait quasiment à chaque fois contre des « valides » car le volley-assis était très peu développé. On a joué contre des équipes mixtes, mais valides donc c’était hyper sympa. 

As-tu l’impression que ça t’aide à surmonter ce que tu as vécu ?  

En 2018 quand j’ai vu que je ne pouvais pas marcher, que c’était la galère et que je ne pouvais pas reprendre les sports que j’avais pratiqués avant, j’ai découvert le handisport que je connaissais un petit peu. J’avais eu l’occasion de rencontrer une personne qui faisait les JO avec une déficience visuelle en ski de fond, j’ai recherché « handisport » sur internet pour savoir s’il existait des activités sur Quimper. 

Et finalement on a un club hyper dynamique ici qui propose entre 25 et 30 activités. J’ai eu le courage d’aller les voir au forum ne sachant pas si j’étais vraiment handicapée. Finalement j’ai rencontré des personnes très gentilles dont la responsable du basket fauteuil et c’est donc par ce sport que j’ai commencé. 

Ça m’a vraiment aidé. Tu retrouves un lien social, tu te sens utile à quelque chose. Du coup, je m’investis beaucoup dans le handisport et actuellement je suis sur le développement du sport nature avec le département. Le but est de permettre aux personnes en situation de handicap de pouvoir aller aussi faire des balades en forêt. 

Pourquoi es-tu passé du basket fauteuil au volley-assis ? 

Le responsable du basket cherchait du monde pour le volley-assis et c’est comme cela qu’il m’a proposé cette pratique. J’aimais bien le volley alors je me suis dit « pourquoi pas essayer ?». On rigole beaucoup aussi, c’est sain. Tu rates, tu réussis ce n’est pas grave. Nous ne sommes pas dans la performance, nous sommes vraiment dans l’inclusion. C’est juste pour le plaisir, tu gagnes, tu perds, après peu importe l’important est de passer un bon moment.
Nous débutons tous, nous sommes des cassés, des accidentés de la vie. 

Le volley-assis t’a apporté quoi d’un point de vue physique et mentale ? 

Mine de rien on se dépense pas mal ! Mais le plus important, c’est l’inclusion. Je suis heureuse quand je vois mes partenaires sourire. J’ai un ami qui est venu essayer pour me faire plaisir. Venant du basket, il a aimé ce côté plaisir, faire du sport tout en s’amusant. 

La particularité du volley, c’est que sans les autres nous ne sommes rien tu es d’accord ? 

Exactement. Et le volley d’un point de vue physique apporte énormément et permet vraiment de se dépenser. 

Par rapport à des personnes en difficulté pour toi, qu’est-ce que le volley-assis peut leur apporter ? 

La première chose, retrouver un lien social. Il ne faut pas venir en se disant « je vais faire du sport » mais plutôt « je viens prendre du plaisir, récréer un lien social, reprendre confiance en moi » c’est important.  Tu penses que le regard des autres est malveillant car toi-même tu ne le vis pas bien, mais finalement, c’est peut-être simplement parce qu’ils ne savent pas comment venir vers toi.
À partir du moment où tu acceptes ton handicap, que tu t’en moques tu ne ressens plus ce regard.
Moi, aujourd’hui, mes béquilles font partie de moi.
L’objectif principal est de retrouver confiance en soi et à partir de ce moment-là le regard des autres tu t’en moques

Est-ce que les bienfaits de la pratique du volley-assis ont pu se retranscrire dans ta vie quotidienne ? 

Complètement, durant une période, je ne voulais plus sortir de chez moi, je ne savais pas quoi faire. Je voyais la difficulté, le regard des autres. Si je sortais avec des amis ça allait, si je sortais avec d’autres handicapés, c’était encore plus facile, mais quand j’étais toute seule avec mes cannes je ne le faisais pas.
Tout le handisport m’a vraiment permis de m’épanouir, mais aussi de m’accepter tel que je suis. Aujourd’hui, c’est mon corps qui guide ma vie. J’ai eu la chance d’être en équipe de France de volley-assis et c’était vraiment une super expérience. 

 

Propos recueillis par Cassiopée BESNEHARD en stage au Quimper Volley 29

1 comments on “Se reconstruire et s’épanouir à travers la pratique du volley-ball – Témoignage 2

  1. patrick Botte on

    Bravo. Votre expérience est très positive et mérite d’être connue. Elle ne peut que redonner de l’espoir aux personnes en difficultés, que ce soit avec ou sans handicap.

    Répondre

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